Bénichon de Châtel-St-Denis

La Bénichon vient du mot latin "Benedicto", en français cela donne: "Bénédiction". Les premières traces de la Bénichon sont tirées d'une ordonnance de Fribourg datant du 23 septembre 1443. En effet de 1443 à 1889, on remerciait Dieu pour : les récoltes de blé, de vins essentiellement, mais on était surtout gratifiant pour les terres saines et fertiles que Dieu nous avait données. Nous étions aussi très reconnaissants d'avoir la foi en Lui, la foi en la vie. Cette journée était donc consacrée à prier, à manger mieux que d'ordinaire et le plus important à danser. Dès 1883, on installait un pont de danse au centre du village pour danser toute la journée en l'honneur du Seigneur. Jusqu'en 1889, la Bénichon était une fête sacrée en notre canton de Fribourg et était donc un jour férié. Etant donné que chaque village a ses propres dates, les jours de Bénichon chez nos voisins étaient jours chômés pour notre commune de Châtel-St-Denis. À partir de cette date, la Bénichon qu'on connaît actuellement vit le jour. Les jeunes des villages se sont révoltés quand l'État décida d'enlever ces jours fériés et surtout l'interdiction de la danse tous les dimanches y compris l'interdiction de danser les jours de Bénichon. Selon l'État, cette fête profane dépassait quelques peu les limites. Les jeunesses remontées contre le système décidèrent de tout de même monter le traditionnel pont de danse. Dès cette fameuse année, ce n'est plus seulement le Seigneur qu'on remercia. Cette période fut l'occasion de célébrer les armaillis descendus de leur montagne avec leur troupeaux et la fin des récoltes. Les prêtres toujours très présents dans la vie, donnaient le bénédicité à la messe de la Bénichon. Depuis 1889, l'on vit chaque 3ème dimanche d'octobre à Châtel-St-Denis un troupeau passer au cœur de la ville. C'est aussi dès cette année-là qu'on connut ce copieux menu. Ce repas bien mérité après une longue saison d'alpage ou de rudes récoltes, rassemblait toute la famille autour d'une grande table. On remerciait toujours le Seigneur pour cette nourriture, pour la saison passée et pour la foi donnée. Grâce aux jeunesses de notre canton, on peut continuer à danser et on continuera encore durant les siècles prochains!